Prescription des groupes sanguins aux urgences : protocole et évaluation des pratiques professionnelles multicentrique - 03/11/16
Résumé |
Introduction |
La prescription de groupes sanguins (PGS), souvent effectuée de façon systématique en médecine d’urgence, entraîne un surcoût, évitable par une démarche plus raisonnée. Nous avons étudié l’impact de la mise en place d’un protocole de PGS.
Méthodes |
Nous avons mené une étude observationnelle, descriptive, de type avant–après, multicentrique, du 1er février au 31 mars 2015 versus 2016 dans notre CHU et un hôpital périphérique (HP). Nous avons inclus tous les patients admis aux urgences (hors déchocage) ayant bénéficié d’une PGS. Nous avons mis en place entre ces deux périodes un protocole définissant les indications de PGS, validé par les équipes d’anesthésie du CHU et de l’HP. Nous avons comparé les pratiques professionnelles avant et après ce protocole sur les deux sites. Le critère principal de jugement était le taux de PGS non conformes au protocole. Nous avons également recueilli le taux de doublons au CHU.
Résultats |
Nous avons inclus un total de 989 patients, 540 en 2015 et 449 en 2016. L’âge moyen en 2015 et 2016 était de 65,8±23,7ans et 67,9±22,3ans avec un sex-ratio (homme/femme) de 0,9 et 0,9. Le taux de PGS non conformes était de 55,4 % (IC95 % [51,2–59,6]) en 2015 et de 46,8 % (IC95 % [42,2–51,4]) en 2016 soit une amélioration de 8,6 % (p=0,009). L’amélioration était plus importante à l’HP (47 % contre 24,5 % soit une amélioration de 22,5 %, [p=0,0009]). Le taux de doublons au CHU était de 43,1 % (IC95 % [38,4–47,8]) contre 37,3 % (IC95 % [32,2–42,4]) soit une amélioration de 5,8 %. Le surcoût dû aux PGS non conformes était de 6378 € en 2015 et de 4479 € en 2016 (par extrapolation sur un an : 38 266 € contre 26 875 €). Celui dû aux doublons de 3903 € contre 2730 € (soit 23 420 € contre 16 381 € sur un an).
Conclusion |
Notre étude a confirmé la sur-prescription de GS, avec un impact médico-économique défavorable. Des économies sont possibles par la mise en place de protocoles de PGS et par l’informatisation du dossier transfusionnel des patients.
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Vol 23 - N° 4
P. 305 - novembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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